Pêcher la carpe dans les herbiers

Pêcher la carpe dans les herbiers

S’il y a quelques décennies, la végétation aquatique disparaissait l’hiver pour refaire son apparition au printemps. Aujourd’hui, les herbiers restent bien présents même en hiver dans de nombreuses eaux même en hiver. Néanmoins, d’avril à octobre, en fonction des régions, les herbiers sont particulièrement présents dans les eaux que nous pratiquons. S’ils peuvent être contraignants, ils s’avèrent être une véritable source de nourriture (et aussi de caches) pour les carpes. Voyons donc comment aborder ces zones pour pêcher la carpe dans les herbiers !

De nombreuses essences d’herbiers

Il existe de nombreuses espèces de plantes aquatiques et, à mes yeux, toutes ne sont pas aussi intéressantes pour pêcher la carpe. Sur les eaux que je fréquente, je peux retrouver le plus souvent 5 familles d’essences végétales en bordure ou au fond de l’eau.

• Les nénuphars (bien que communément appelés nénuphars, il existe de très nombreuses variétés que nous regrouperons toutefois sous cette appellation pour cet article)
• Les potamots
• Les myriophylles
• Les élodées
• La charas (famille des characées)

Vous pouvez apprendre à reconnaître ces espèces en vous documentant sur internet. Un support PDF produit par le Centre Régional d’Initation à la rivière est particulièrement bien construit et bien illustré.

Belle commune de rivière prise au milieu d’un grand plateau de myriophylles

Des variétés pas ou peu intéressantes pour la pêche de la carpe dans les herbiers

S’il est fréquent d’apercevoir des carpes peu actives sous les feuilles des nénuphars, ce n’est pas l’essence végétale que je préfère pour pêcher la carpe. En effet, sa conception ne permet pas vraiment aux organismes vivants de se développer en leur fournissant des caches aisées. De fait, s’il existe un seul massif de nénuphars dans la pièce d’eau que vous pêchez, il peut être intéressant de pêcher en périphérie. Si toutes les berges en accueillent, cette approche est moins judicieuse.

La charas est une herbe qui tapisse le fond de certains lacs et eaux stagnantes. Son odeur nauséabonde a tendance à nous faire fuir, nous pêcheurs. Mes quelques essais de pêche au milieu de cette herbe n’ont pas été fructueux. Je préfère donc pêcher en limite ou, mieux, dans des trouées. Ces lieux  correspondent bien souvent à des zones où les poissons viennent s’alimenter et où ils ont fini par arracher les herbiers présents.

D’autres essences à rechercher et à pêcher

A titre personnel, j’ai pu remarquer que je retrouve plus souvent des carpes dans d’autres espèces d’herbiers. En effet, les potamots, myriophylles et les élodées ont ma préférence. S’il n’est pas rare, en pleine journée de retrouver des poissons se prélassant au soleil dans ce genre d’herbiers, elles sont surtout une source de nourriture indirecte pour les carpes. Essayez un jour d’arracher une poignée de ces herbiers et vous pourrez constater qu’ils sont remplis de nourriture naturelle. On peut y retrouver de petits escargots, des gammares, des petites dreissenes, …

Lors de mes repérages, je privilégie donc ce genre de variétés d’herbiers plutôt que des zones de nénuphars par exemple.

Carpes se prélassant au soleil dans les myriophylles et potamots

Il existe bien entendu de nombreuses autres variétés de végétation aquatique mais je n’ai que peu l’occasion de les rencontrer sur les eaux que je pratique. Pour valider (ou non) l’intérêt de pêcher à proximité ou dans d’autres espèces d’herbiers, n’hésitez pas à en arracher un peu et constater par vous même la présence de nourriture pour la carpe. Ceci est à mes yeux la meilleure façon de juger la pertinence du placement d’une canne dans une zone herbeuse.

Quelle approche pour pêcher la carpe dans les herbiers ?

Une fois la zone qui paraît intéressante repérée, s’en suit le placement des cannes. Pour cela, parlons tout d’abord montages. Si certains utilisent des montages hélicoptères pour pouvoir pêcher en plein milieu des herbiers, je privilégie pour ma part une pêche en limite d’herbes. J’utilise donc les mêmes montages que le reste de l’année en lesquels j’ai une totale confiance. Si je suis convaincu de pêcher proprement et que je suis sur que mon montage est pêchant, je n’utilise aucun artifice supplémentaire. Pour en être sur, je n’ai pas trouvé de solutions miracles. Soit je pêche à vue, soit je me sers d’un aquascope pour m’assurer de la bonne présentation de mon montage.

Petite miroir du Salagou prise sur un montage posé à vue entre la bordure et les herbiers

Dans toutes les autres configurations où je ne peux pas voir mon montage, j’opte pour l’utilisation d’un stick. Peu importe le type de montage que j’utilise, je fais passer mon bas de ligne dans le stick et replante la pointe de l’hameçon dedans. La pointe est donc protégée le temps de la descente du montage et évite de se piquer dans la végétation aquatique. Quand on est pas sûr de la zone où tombe le montage, cela permet d’avoir une sécurité supplémentaire.

Un montage permettant d’assurer la présentation dans les herbiers

Il existe des configurations où on distingue des zones propres au milieu des herbiers. Depuis l’extérieur ou même avec un aquascope, on peut croire que tout est propre au fond. Pourtant, lorsqu’on plonge par exemple, on se rend parfois compte qu’il y a un tapis très fin d’herbes ou d’algues. Dans ce cas-là, l’utilisation d’un stick permet d’éviter les déconvenues et de s’assurer d’avoir un montage pêchant. C’est aussi pour cela que j’utilise beaucoup de flottantes, présentées en spinner rig quelques centimètres au dessus du fond. Cela permet encore davantage de limiter les accrocs avec des algues par exemple.

Commune du Salagou capturée sur une tâche de propre au milieu des herbiers

Pour conclure sur la pêche de la carpe dans les herbiers :

Vous l’aurez compris, la pêche proche des herbiers (ou même dedans pour certains) peut vous permettre de déclencher davantage de touches. Les poissons y trouvant une manne de nourriture naturelle, les herbiers sont des zones où les poissons ont l’habitude de venir se nourrir. De fait, présenter certains de vos montages proches de ces zones permet de diversifier vos approches. Et pourquoi pas de toucher d’autres poissons inconnus !

N’hésitez pas à poser vos questions sur ce type d’approches  sur notre page Facebook ou en commentaires dans les vidéos de notre page Youtube !