Carpe et pression de pêche
Carpe et pression de pêche
Nous sommes chaque année de plus en plus nombreux à pêcher la carpe en France. Néanmoins, si le nombre de pêcheurs augmente, les superficies d’eaux à pêcher n’augmentent pas. De fait, les poissons sont de plus en plus confrontés à nos montages et une forme de pression de pêche s’installe, à des degrés divers. Voyons dans quelles mesures il est possible de contourner cette pression ou à minima de s’adapter.
Courage, fuyons !
Bien que ce ne soit pas un fin en soi, mettre de côté les eaux à forte pression de pêche est une solution. Il s’agit la plupart du temps des eaux médiatisées, présentant un bon pourcentage de gros ou de très gros poissons. Ou alors des eaux, souvent de petites superficies, sur lesquelles faire des touches n’a rien d’un exploit avec des poissons en bonne densité. Ces eaux sont donc (très) régulièrement pêchées. Peu importe qu’il s’agisse de carpistes à la recherche des plus gros spécimens pour le premier cas ou de pêcheurs occasionnels bien souvent. A noter que pour les grandes eaux telles que les grands lacs, la fréquentation est bien souvent cyclique. Pendant quelques années, les pêcheurs se ruent sur une destination. Et 10 ans plus tard celle-ci est délaissée, souvent au profit d’une autre.
La pression de pêche est également très présente sur les plans d’eau commerciaux. De fait, l’objectif des gérants est de maximiser la présence de pêcheurs pour optimiser les profits. Les poissons sont sollicités toute l’année et finissent par s’éduquer.
A titre personnel, j’ai choisi de fuir ces eaux pour gagner en tranquillité. J’accepte donc je toucher potentiellement moins de gros sujets. Mais c’est, et de loin, à mes yeux le prix de la tranquillité. Je recherche des eaux moins médiatisées ou tout simplement moins connues. D’une part, je suis globalement tranquille et d’autre part, la découverte et le sentiment d’inconnu amènent leur part de rêves.
Prendre le contre pied de la pression de pêche
Pour ceux qui ne souhaitent pas forcément s’écarter de ces eaux à pression, il existe différentes solutions pour tirer son épingle du jeu. Globalement, opérer de la même façon que les autres pêcheurs n’est jamais très bon. Il y a fort à parier que vos résultats soient en deçà de ce qu’ils pourraient être en procédant de la sorte. Vous devez donc chercher à prendre le contre pied de ce que font les autres. Qu’il s’agisse d’appâts, de postes, d’approches, … , les solutions sont nombreuses et potentiellement combinables. Découvrons-les !
Zones de pêche
Qu’il s’agisse d’eaux de faible superficie ou, à l’inverse, de fleuves ou de grands lacs, force est de constater que ce sont toujours les mêmes zones et postes qui sont pêchés. Et ce, par souci d’accessibilité ou parce que “les grosses se font sur ce poste”. Le plus souvent, les pêcheurs ont tendance à s’entasser aux mêmes endroits. Avec le temps, les poissons ont compris ce qui se trame et deviennent plus méfiants. De fait, cherchez les zones les moins fréquentées, celles où les poissons sont les plus tranquilles la plupart du temps pour vous installer. Pêcher seulement de jour à l’opposé des secteurs de nuit peut également être une option à envisager pour toucher d’autres poissons. Voire même parfois faire de véritables cartons !
Ceci est valable pour le poste où vous installer mais également sur les spots à pêcher. Au même titre que précédemment, les pêcheurs ont tendance à poser leurs montages aux mêmes endroits. Aussi, faites en sorte de vous poser les bonnes questions et de faire différemment. Par exemple, si la majorité ont tendance à pêcher à longue distance, ou sur la berge d’en face (le fameux syndrome) mettre à minima une canne sur votre propre bordure peut être très productif. Autre exemple, si tout le monde pêche des hauts fonds, tentez les fosses, et ainsi de suite !
Appâts
Ce sujet est peut être un peu sensible tant les appâts utilisés par les pêcheurs sont aujourd’hui nombreux et variés. On retrouve quand même quelques grandes tendances avec des utilisations très fréquentes de bouillettes et de noix tigrées. Les unes comme les autres permettent de pêcher dans la grande majorité des situations, peu importe la présence de poissons chats ou écrevisses (sauf cas exceptionnels).
Si cela peut être complexe ou contraignant d’utiliser d’autres types d’appâts, en amorçage comme en eschage, cela peut faire sens pour se démarquer des autres carpistes. Prenons l’exemple d’esches comme la cacahuète, ou alors le lupin ou le pois chiches. Très plébiscités il y a une bonne dizaine d’années, ils ne sont aujourd’hui presque plus utilisés. Et pourtant…
Approches pour contourner la pression de pêche
Un peu dans la même idée que pour les paragraphes précédents, prendre le contre pied des approches des autres pêcheurs peut être utile. D’une manière générale, une grande partie des carpistes pratique au spot, de façon plus ou moins large. Envisager un amorçage de zone peut mettre en confiance les poissons, peu habitués à trouver des petites quantités d’appâts disséminés un peu partout. Je serais tenté de dire que, pour un amorçage de zone, il faut avoir un peu de temps devant soi pour construire sa pêche et instaurer une confiance auprès des poissons. Néanmoins, ceci n’est qu’un exemple, à vous de vous adapter.
Une autre preuve d’adaptation est celle de la pêche au zig, démocratisée par les pêcheurs anglais. Lassés du manque de résultats sur les eaux très pêchées des “syndicate” anglo-saxons, ils ont cherché à capturer les carpes différemment, entre deux eaux. Au vu des résultats lors des premières années de pratique du zig, il est clair que les poissons étaient peu méfiants et, de fait, davantage capturables. Ceci est certes moins vrai actuellement. Les poissons ont également appris à se méfier des esches entre deux eaux.
S’adapter pour réussir face à la pression de pêche
Vous l’aurez compris, si vous choisissez de pêcher sur des eaux soumises à pression de pêche, il existe un certain nombre de façon de minimiser son impact pour faire votre propre pêche. Néanmoins, gardez quand même à l’esprit que dans tous les cas, les poissons sont généralement plus méfiants que sur des eaux peu pêchées. Peu importe votre façon d’aborder le lieu. A vous de déjouer les pièges pour mettre toutes les chances de votre côté !
Si vous avez des questions sur les moyens de contourner la pression de pêche et de vous adapter à celle-ci, n’hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre page Facebook ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !
A bientôt,
Alban Meunier