Booster ses bouillettes pour pêcher la carpe
Booster ses bouillettes
Dips, boosts, liquides de trempage aux noms variés, nombreux sont les termes pour désigner un corps liquide qui va permettre de napper ou d’imprégner des appâts dans le but d’augmenter leur attractivité olfactive et/ou visuelle. Alors, remède miracle, objets purement marketing, ou mélange des deux ? C’est ce que nous allons voir dans cet article traitant du fait de booster ses bouillettes ! Ici, j’ai choisi de me concentrer sur les produits liquides. Les boosters “solides”, en pâte ou sous forme de poudre, pourront faire l’objet d’un prochain article.
Qu’est-ce qu’un booster ?
Un booster est un liquide ou additif spécialement formulé pour augmenter l’attractivité d’un appât. Il s’agit souvent d’un concentré d’arômes, de sucres, d’acides aminés, d’huiles ou de stimulants olfactifs destinés à diffuser rapidement dans l’eau. Contrairement aux trempages maison improvisés, les boosters du commerce sont conçus pour être compatibles avec les bouillettes sans en altérer la structure.
Il existe donc différents types de produits liquides permettant de booster ses bouillettes :
- Les liquides naturels. Qu’il s’agisse d’huiles, d’extraits marins, de liquide de foie, ou d’autres extraits comme le bien connu Corn Steep Liquor. Ces produits peuvent être utilisés pour booster ses bouillettes. Ils sont même parfois plus économiques que des produits manufacturés.
- Les dips ou glugs. Ces liquides, principalement visqueux, sont créés à partir d’une base sucrée, souvent de glycérine végétale. A celle-ci, les fabricants ajoutent différents produits comme des acides aminés, des arômes, des stimulateurs d’appétit, …
- Les boosters traçants, appelés parfois “smoke”. Ils ont été démocratisés par une marque très connue, et sont depuis repris par la quasi totalité des firmes d’appâts. Ils permettent, grâce à l’ajout notamment de fluorescéine, de produire un effet visuel dans l’eau. Ainsi, le liquide travaille non pas seulement olfactivement mais aussi visuellement dans les différentes couches d’eau.
L’offre est grande sur le marché entre les produits naturels et ceux transformés. A vous de voir ce qui vous intéresse davantage en fonction des différentes actions et propriétés que nous allons voir maintenant.
Faire un nappage des appâts
Il existe pour moi deux façons bien différentes de booster ses bouillettes. La première consiste à apporter un coup de fouet olfactif à l’intégralité de ses appâts, de l’amorçage à l’esche. Concentrons nous tout d’abord sur cette façon de procéder.
Le but recherché ici est d’augmenter l’appétence de tout ce qu’on mettra au fond de l’eau. J’ai volontairement orienté cet article sur le fait de booster ses bouillettes. Mais ces liquides sont également très intéressants quand ils sont utilisés sur des pellets, farines, ou même des graines toastées ! L’utilisation est simple, on ajoute les appâts à napper dans un seau, on verse le liquide et on mélange. Le plus souvent, ces liquides sont moins dosés et sont commercialisés dans des conditionnements plus importants, 250 mL, 500mL voire 1L. En fonction des produits utilisés, vous allez pouvoir créer un nuage olfactif au fond de l’eau, qui va se propager au fil des passages des poissons (ou du courant). Ou alors, travailler dans les différentes couches d’eau si vous optez pour des huiles qui sont moins denses que l’eau.
Dans tous les cas, un simple nappage ne marquera olfactivement que la partie extérieure de la bouillette et se diffusera donc rapidement après immersion. Si vous souhaitez que cette diffusion soit plus longue, il faudra s’y prendre un peu en avance et napper ses appâts plusieurs fois avant votre pêche pour que le liquide pénètre au maximum dans vos bouillettes!
Booster ses bouillettes d’eschage
La seconde façon de booster ses bouillettes concerne plutôt l’eschage. Ici, on cherche à démarquer l’appât qui se trouve sur le cheveu vis à vis du reste de notre amorçage. Vous en conviendrez, c’est diamétralement différent de l’objectif du nappage vu précédemment. Pour cela, on utilisera donc des produits relativement concentrés. Surtout si nos appâts d’amorçage sont eux aussi boostés, il faudra faire la différence.
Mieux vaut donc privilégier un trempage de moyen ou long terme. Cela permettra d’imprégner les bouillettes à cœur. A l’inverse du nappage qui ne chargera en liquide que la couche supérieure. Il n’y a aucun problème à laisser tremper dans un dip des appâts pendant plusieurs mois ou années. Une fois gorgés d’attractants, ils diffuseront pendant une durée plus longue. Il est donc important de choisir des produits qui vont pénétrer d’une part. Mais qui ensuite vont également diffuser dans rapidement et longtemps. J’aurais tendance à privilégier des produits du commerce pour ce genre de pratique. Surtout si vous voulez apporter des acides aminés supplémentaires, chose plus complexe avec des extraits naturels.
Les “smoke” permettront d’ajouter également une touche visuelle supplémentaire si vous le souhaitez. A vous de voir si cela est important à vos yeux. Mais si, comme moi, vous pratiquez essentiellement de nuit, pas certain que ce soit sur ce genre de produits que votre choix doit se porter.
Je n’évoque volontairement pas les spray qu’on applique au moment de lancer. J’ai du mal à croire à l’efficacité réelle d’un ou deux spray qu’on pourrait appliquer juste avant de lancer ou déposer. Ou du moins, si je n’y crois pas énormément, je ne vois pas la plus value qu’ils peuvent apporter face à un vrai trempage de long terme. Si, à l’inverse, vous utilisez beaucoup ce genre de produits, n’hésitez pas à me faire un retour. J’ouvrirai le débat avec plaisir !
Les limites au fait de booster ses bouillettes
Ajouter des attractants liquides sur ou à l’intérieur de ses bouillettes apporte une plus value non négligeable en termes d’attraction. Néanmoins, il existe certaines limites à ces pratiques.
Le prix tout d’abord! Car qu’il s’agisse de produits d’enrobage ou plus pénétrant, ils sont loin d’être donnés. Quand on pêche “peu” ou en utilisant de faibles quantités d’appâts, c’est donc plutôt intéressant. A l’inverse, pour celui qui passe plusieurs centaines de kilos par an, je reste partagé sur l’intérêt de booster ses bouillettes. Dans ces cas-là, mieux vaut cibler spécifiquement son esche.
Autre aspect non négligeable, il s’agit de la potentielle difficulté d’amorçage. Ou du moins des contraintes que cela impose. En effet, quand vous nappez vos bouillettes, que ce soit avec des huiles ou avec des dips, l’amorçage au cobra se complique. Il est évidemment possible de composer sans, surtout pour ceux qui déposent en bateau. Mais il me semble important de le garder en tête.
J’ai gardé le meilleur, ou devrais-je dire le pire (?) pour la fin. Il s’agit de la sur-attraction créée par l’ajout de liquides. Jusqu’à preuve du contraire, ces produits n’agissent pas que sur les carpes mais plus généralement tous les poissons blancs. Mais aussi sur d’autres poissons tels que les silures. Alors, avant de napper votre amorçage ou d’utiliser des esches surdosées, réfléchissez bien à la quantité “d’indésirables” présents sur le lieu que vous pêchez. Je doute que vous soyez ravis d’enchaîner les brèmes en pleine nuit!
Booster ses bouillettes peut apporter une réelle plus value à vos esches ou votre amorçage. A condition toutefois que ce soit fait sciemment et en connaissance des conditions de pêche. Prenez donc le temps de bien réfléchir en amont à ce que vous comptez mettre en place ! Si vous souhaitez échanger avec nous sur les avantages (ou inconvénients) du fait de booster ses bouillettes, n’hésitez pas à venir en discuter avec les membres de l’équipe Prowess sur notre page Facebook ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !
A bientôt,
Alban Meunier