Carpe au cheveu, pourquoi chercher compliqué ?

Comme bien souvent dans le milieu de la pêche des cyprinidés, ce sont les anglais qui ont innové, il y a maintenant de nombreuses dizaines d’années en eschant un appât décalé de l’hameçon plutôt que de le piquer cet appât directement dessus. C’était l’invention du cheveu. Si de nos jours, pêcher la carpe au cheveu est un acquis, voire même pour certains devenu obsolète au profit d’autres techniques, il existe de multiples façons de procéder. Et ce, de la plus simple à la plus compliquée ! Dans cet article, revenons à la base, oubliée par certains et pourtant toujours autant efficace !

Carpe au cheveu, tous les matériaux sont bons !

C’est probablement le principal avantage du système de cheveu déporté de l’hameçon. En effet, il peut être réalisé avec tous les matériaux. Qu’on préfère les produits “rigides” en fluorocarbone ou en nylon ou des tresses, gainées ou non, nécessairement plus souples, tout est possible. Il est également possible de combiner les deux. Par exemple, vous pouvez pêcher avec un bas de ligne en fluorocarbone mais avec un cheveu souple en tresse. Cela permet de conserver les avantages de la rigidité tout en laissant une certaine liberté à l’esche. Vous trouverez les étapes de la confection de ce montage dans cet article. Peu importe donc les produits qu’on possède dans notre boîte de pêche, ils sont tous utilisables pour pêcher la carpe au cheveu. 

La simplicité parfois oubliée !

Comme dans bien des domaines, la pêche de la carpe est aussi sujette à des recherches d’optimisation. C’est en ce sens que de nombreux pêcheurs, anglais notamment mais pas seulement, ont tenté de nombreuses choses pour aboutir à de nouveaux types de montages, plus perfectionnés et plus aboutis, du moins sur le papier. Si je ne remets pas en cause tout ce travail, il faut reconnaître que ces montages sont souvent à utiliser dans des conditions précises. Ou avec des esches bien précises.

Le fait est que, quand on débute, on peut vite se retrouver perdus. Ou même détourner l’utilisation prévue et potentiellement commettre certaines erreurs. Le noeud sans noeud, qui permet de pêcher la carpe au cheveu, est lui beaucoup plus polyvalent. En plus d’être plus permissif. 

Autre avantage, notamment sur les eaux où la pression de pêche est conséquente, les carpes ont appris au fil du temps et des piqûres à se défaire de la plupart des montages sans même se piquer. Et notamment les plus techniques d’entre eux. Miser sur un montage au cheveu, et sur sa simplicité, c’est s’offrir une option pour contourner l’éducation des poissons. En effet, ils ne sont presque plus confrontés à ce genre de montages. Alors, n’hésitez pas à tenter votre chance! 

Ajouter un peu de technique sans pour autant trop en faire !

Je ne sais pas si le terme technique est vraiment le plus adapté à cette partie. Mais une chose est sûre, en adaptant le cheveu, on peut avoir un comportement différent. Prenez par exemple un KD Rig. Ce n’est ni plus ni moins qu’un montage au cheveu. Revisité pourrait on dire. Dans ce cas, le fait de faire ressortir le cheveu dès les premiers tours sur la hampe de l’hameçon permet d’augmenter l’angle de basculement. Ça ne paraît rien. Et pourtant, c’est redoutable sur des poissons tatillons. 

Dans l’esprit inverse, il existe des situations où on préfère que le cheveu soit déporté au maximum. C’est notamment le cas en présence de nombreux poissons blancs qu’on souhaite éviter. Utiliser un stiff rig (tout rigide donc, même le cheveu) avec un cheveu plus long permet de déporter au maximum l’esche de l’hameçon. Quand les poissons blancs, notamment les brèmes, sont présents en nombre et “jouent” avec vos montages. Cela permet de limiter les piqûres. À garder en tête si un jour cela vous arrive! 

Presque pas de limite pour pêcher la carpe au cheveu!

Il n’y a finalement que très peu de limite pour pêcher la carpe avec un montage équipé d’un cheveu. Il est clair qu’il sera mécaniquement peu pertinent d’escher une pop-up sur un stiff rig. Mais, l’articulation nécessitant d’être faite au niveau du bas de ligne, et non du cheveu, il suffit d’adapter le matériau utilisé. Par exemple, si vous souhaitez escher une pop-up, utilisez de la tresse gainée, dénudez la partie terminale de façon à créer une forme d’articulation. Puis, en pinçant un contrepoids ou en utilisant un plomb pop-up à la limite de la partie dénudée, vous avez un montage parfaitement pêchant. Moins “bling-bling”, moins dans l’air du temps certes, et pourtant tellement efficace! 

Vous l’aurez compris, je suis un fervent partisan de ce type de montage. En fonction des conditions, on peut utiliser différents matériaux mais la base reste la même. En plus d’être relativement économiques, ils sont surtout très simples à réaliser. Un must quand on est tatillon sur le piquant des hameçons et qu’on préfère changer de bas de ligne régulièrement plutôt que de risquer une décroche!  Si vous aussi vous souhaitez échanger ou débattre si vous êtes pour ou contre le bateau amorceur pour pêcher la carpe, n’hésitez pas à venir en discuter avec les membres de l’équipe Prowess sur notre page Facebook ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !

A bientôt,

Alban Meunier