Escher des bouillettes denses, la simplicité oubliée 

Pop-up, wafters, bonhommes de neige, … Dans le monde moderne de la pêche de la carpe, nous avons tendance à utiliser d’autres produits sur nos bas de ligne plutôt que d’escher des bouillettes denses, comme avec un stiff rig par exemple. Comme si ces fameuses bouillettes, pourtant déversées par centaines de tonnes chaque année dans les eaux Françaises et Européennes n’étaient pas capables de capturer des carpes si on les esche seules sur le cheveu. On se sent globalement obligés d’escher des choses différentes. Pourquoi ? Et est-ce toujours bénéfique ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Pour optimiser la présentation 

Quand on demande un peu autour de nous pourquoi les pêcheurs n’eschent que rarement des bouillettes denses, les réponses sont souvent semblables. Deux éléments reviennent le plus souvent. Il s’agit de la mécanique du montage qui semble être optimisée avec d’autres produits. Ou alors, c’est l’amélioration visuelle qui semble justifier le fait de ne pas escher de bouillette dense. 

L’aspect mécanique ! 

C’est probablement l’argument n°1 avancé par les pêcheurs. En effet, en eschant une wafter, une pop-up ou un bonhomme de neige, on se retrouve avec quelque chose d’allégé. Qui monte mieux dans la bouche des carpes. Du moins, c’est ce dont on cherche à se convaincre. 

Toutefois, si je reste partagé sur cette façon de penser (même s’il m’arrive de raisonner de la sorte par moment), il y a un aspect mécanique indéniable au fait de décoller un appât. Ne serait-ce que de quelques centimètres. En effet, et surtout si on pêche sur un substrat dur, de cailloux par exemple, la pointe de l’hameçon est moins exposée aux accrocs sur le fond. Le piquant a donc une durée de vie rallongée. C’est d’autant plus vrai en présence de nombreux indésirables qui manipulent le montage sans discontinuer. 

Visuellement

Quand on présente un appât légèrement décollé, ou en le combinant avec une pop up fluo par exemple, on cherche à créer un “effet leurre”. L’objectif est que le poisson se saisisse le plus rapidement possible de notre esche parmi les appâts constituant l’amorçage. On ajoute donc une forme d’attraction visuelle pour mettre en évidence notre appât piégé par rapport au reste. Si c’est un peu moins vrai avec, par exemple, un wafter imitant des bouillettes denses, l’idée générale reste quand même identique. 

A titre personnel, j’utilise des faux maïs ou un bout de mousse. Cela n’allège pas énormément l’appât et n’apporte pas une énorme touche visuelle. Toutefois, quand les indésirables sont présents, ils sont toujours plus de mal à enlever le stop appâts fixé dans un bout de mousse ou un maïs plastique que dans une bouillette ! 

Escher des bouillettes denses pour se démarquer

Au final, quand on échange avec nos proches, mais aussi qu’on regarde notre propre façon de fonctionner, on se rend compte que beaucoup d’entre nous fonctionne de la même façon. Nous sommes nombreux à présenter des montages allégés ou flottants, avec les arguments pré-cités. 

Je n’ai pas une grande expérience des eaux sur-pêchées mais du peu que j’ai pu constater, c’est que les poissons se méfient de plus en plus de ce genre de présentations. Escher simplement des bouillettes denses est donc une bonne façon de se démarquer des autres pêcheurs. Bien sûr, ce n’est pas la solution miracle et d’autres facteurs rentrent en jeu mais cela peut être un des vecteurs de votre réussite. 

Je ne compte plus les exemples de récits des uns et des autres où des gros poissons connus et très sollicités se sont laissés capturer par une bouillette dense seule. Parfois même en “single hook bait”. Comme si la méfiance des carpes s’était inversée et qu’elles évitaient désormais sur ces eaux les montages trop colorés ou flottants notamment. 

Ou alors, escher des bouillettes denses pour se fondre dans la masse de l’amorçage ! 

Il existe un autre cas où j’ai très clairement arrêté d’escher autre chose que des bouillettes denses. Il s’agit des grosses campagnes d’amorçage. Que ce soit sur la durée ou sur les quantités amorcées, j’ai pu constater avec mes amis proches, que le fait d’escher autre chose que ce qui a été proposé lors des amorçages répétés est complètement contre productif. 

En prenant un peu de recul, cela fait globalement sens. On cherche à habituer les poissons sur un produit. Et on leur propose autre chose au moment de les capturer… Forts de ces premières constatations, nous avons cherché à pousser un peu nos tests en présentant des bouillettes denses mais aussi des appâts flottants ou décollés. Les résultats étaient sans appel, même en s’amusant à faire tourner les cannes sur les spots improductifs ou inversément. 

Ces résultats sont bien sûr le fruit de nos propres expériences et je vous encourage à vous en rendre compte (ou pas!) par vous même. Mais, pour moi, les choses sont désormais très claires. Et même sur des substrats assez chargés comme des pentes de barrage avec des cailloux de la taille d’un poing par exemple, les carpes n’ont aucun problème pour les déplacer pour se saisir de votre bille dense. J’ai eu l’occasion de voir cette scène en bordure et c’est assez impressionnant ! 

En conclusion

Vous l’aurez compris, j’ai cherché dans cet article à vous montrer que le fait d’escher des billes denses seules n’a rien d’une utopie. Mais, comme très souvent dans notre passion, et c’est aussi ce qui fait son charme, ceci n’est pas une vérité absolue. Il faut savoir composer avec tout ce qui est en notre possession pour s’adapter aux conditions du moment et aux moeurs des carpes ! 

Si vous souhaitez échanger avec les membres de l’équipe Prowess au sujet des montages les plus adaptés pour escher des bouillettes denses, ou tout autre sujet, n’hésitez pas à venir discuter avec eux sur notre page Facebook ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !

A bientôt,

Alban Meunier