Mobilité en Rivière, un gage de réussite
Mobilité en Rivière, un gage de réussite
Chaque partie de pêche se doit de commencer par la localisation des carpes. Généralement, un début de schéma se trame par un repérage visuel de la configuration du secteur convoité (berges, obstacles, ouvrages…etc.). On affine ensuite par un sondage à l’aide d’une canne et d’un échosondeur. Cela permet de définir une zone potentiellement intéressante où nous allons mettre en place une stratégie mûrement réfléchie. Toutefois, il ne faut pas se mentir, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur de nos espérances. Et si on n’a pas pris soin de se créer des alternatives, on peut vite se décourager. A travers cet article, je vais vous partager quelques conseils pour procéder différemment en misant sur la mobilité en rivière.
Mobilité en rivière, se créer un planning
Le premier jour, celui de notre arrivée sur les lieux, va être consacré au repérage bien sûr. Pour cela, il est préférable d’arriver le matin et prévoir quelque chose de rapide à manger le midi, comme un sandwich par exemple. Si le secteur ne nous est pas inconnu, cela va faciliter les choses mais pas complètement. En effet, les chemins d’accès restent généralement les mêmes et les courbes de la rivière ne changent guère. En revanche, les obstacles et herbiers peuvent radicalement changer d’emplacement d’une saison à l’autre à cause des crues parfois violentes. Donc, même pour un secteur connu, il faut prévoir quelques heures à scruter les berges pour trouver notre bonheur, la mobilité en rivière commence dès le repérage !
Le pré-travail de repérage depuis son salon
Dans le cas d’une nouvelle destination, le travail est plus long. En effet, même si on peut dégrossir la partie accessibilité et topographie de chez soi via « Google Earth » notamment, une fois sur place ça peut être sensiblement différent de l’idée que l’on s’était faite. C’est donc à notre arrivée sur les lieux qu’il va falloir prendre le temps de se balader sur les berges. Laissez vous le temps de naviguer (si la rivière le permet) sur un ou plusieurs biefs. Et surtout, restez accompagné d’un sac d’appâts pour commencer à se préparer des spots. Bref, lors de cette première journée intense, il ne faut pas être pressé de mettre les cannes à l’eau. Mais plutôt se créer un bon panel de possibilités pour les jours à venir.
Une fois cette étape réalisée, on peut déjà s’organiser un premier planning. Cela permet de définir des postes de nuit, des postes de jour, des mini spots à pêcher une ou deux heures en mode stalking. Tout ceci doit être modulable en fonction des résultats et autres indices obtenus en action de pêche.
Laisser reposer les postes
L’avantage de pratiquer de la sorte, c’est de ne pas saturer rapidement un spot. Dans le cas d’un poste de nuit, on pêche généralement d’une à deux heures avant le crépuscule jusqu’à environ 10h le lendemain matin. S’ il s’avère qu’il a été productif, plutôt que de revenir la nuit suivante, je préfère le laisser reposer un peu plus de 24 heures avec un amorçage proportionnel à l’activité qu’il a généré. La nuit suivante est ainsi consacrée à un autre poste pour connaître au plus vite son potentiel. Si l’un des spots ne produit rien, je le délaisse. Hormis certains cas ou des poissons se sont manifestés mais n’ont pas basculé sur les appâts.
En journée, on ne traîne pas sur les postes !
Pour les postes de jour, on peut encore accroître cette mobilité. Deux heures de pêche maximum par poste pré-amorcé. Et une heure quand on pratique en stalking avec uniquement un stick en guise d’amorçage. L’idée de ces pêches de journées, c’est de tenter sa chance sur des spots presque inaccessibles ou très encombrés, qui nécessitent une vigilance particulière à la moindre touche. Sur ces petites zones, après la prise d’une carpe, il est souvent plus raisonnable de bouger. En effet, le bruit engendré par le combat et les déplacements sur la berge pour la manipulation du poisson vont inévitablement retarder la prochaine touche. Idéalement, éparpillez quelques appâts sur le spot pour revenir le lendemain et passez au poste suivant.
S’adapter aux débits et aux saisons
Il va de soi qu’en fonction de la saison et des débits, nos choix concernant les spots vont être complètement différents. En période estivale, si la teinte de l’eau le permet, c’est à vue que l’on va choisir nos secteurs. Si l’ensoleillement est bon et qu’on a un peu de chance, on peut tomber nez à nez avec quelques carpes en maraude. Sinon, les traces de grouinages, les herbiers et bois morts sont généralement un bon point de départ. Sur des secteurs où le fond est visible, il ne faut pas hésiter à mettre quelques appâts pour vérifier le lendemain si c’est visité. Si ce n’est pas le cas, inutile de s’attarder.
Ces étapes de recherche sont longues et nécessitent un minimum d’appâts. Néanmoins, elles sont essentielles pour optimiser nos sessions. Et finalement, il vaut mieux mettre des petites quantités d’appâts sur plusieurs zones plutôt que de benner sur un seul poste. Plus on gratte de tickets, plus on a de chance de gagner normalement. Du moins sur le papier !
Les stalking de journée eux, peuvent se faire directement à bord d’une petite embarcation. Elle sera ancrée dans le sens du courant à l’aide d’un poids d’une dizaine de kilos en pêchant fil détendu; Cela suffit largement pour ces pêches.
Mobilité en rivière lors de la saison froide (et des crues!)
De la fin de l’automne au début du printemps, on a souvent à faire à des débits plus importants et une eau plus teintée. C’est dans ces conditions que notre analyse de la rivière mais aussi notre intuition, vont jouer un rôle déterminant. En effet, quand les poissons ne montrent aucun signe de leur présence, c’est à nous d’interpréter leurs zones de confort et d’alimentation. Les contre-courants sont bien évidemment à privilégier. Ils peuvent être créés par des arbres tombés en bordure, une pointe de rochers, un renfoncement dans la berge ou autres aménagements sur la rivière. Les intérieurs de virages sur leur partie aval sont généralement des bons spot s’ ils possèdent une profondeur suffisante. Sans oublier les piles de ponts qui restent des abris potentiels.
Dans le cas d’une rivière en crue, le principe est le même, hormis que les spots sont souvent insolites. On peut se retrouver à pêcher une cale de mise à l’eau ou encore une aire de pique-nique. Ces conditions extrêmes n’attirent guère les pêcheurs. Mais pourtant, elles peuvent rapporter gros!
Matériel et intendance pour optimiser sa mobilité en rivière
Pour faciliter votre mobilité et votre rapidité d’exécution, le matériel doit être le plus réduit possible. Lors des pêches de nuit, pas besoin de sortir le gros campement! Un petit abri rapide à monter, un bed chair, le sac de nourriture et des vêtements de rechange suffisent à tenir jusqu’au lendemain matin. Pour les repas, prévoyez des choses pratiques à manger les midis, type sardines, pâté, fromage, pain et compote. Vous pourrez manger un plat chaud le soir dans votre abri. Niveau pêche, je vous conseille de ne pratiquer qu’à deux cannes. Ou même parfois une seule en journée. Les piques sont à privilégier pour leur faible encombrement et une mise en place rapide. Toutefois, j’ai toujours un rod pod dans le fourgon pour les cas où on ne peut pas planter de pique.
De quoi escher toujours à dispo !
Afin de ne pas perdre de temps de pêche, de jour comme de nuit, ayez toujours une dizaine de bas de ligne de rechange d’avance et une trentaine de sticks. Parfois, quand les blancs sont très actifs, il faut régulièrement relancer et les pointes d’hameçons peuvent vite s’émousser.
Un sac étanche avec 4-5kg de bouillettes, un liquide attractif pour y tremper vos sticks avant de lancer (surtout en stalking), votre boîte à pêche et le nécessaire photos/vidéos. Si vous avez un grand matelas de réception avec rebords, comme le tapis Guardian X par exemple (ou ses prédécesseurs), c’est l’idéal pour ces pêches itinérantes de s’en servir de sac de transport en complément d’un sac à dos.
Beaucoup délaissent la rivière pour son côté imprévisible. Son grand trait de caractère est le courant qu’elle génère, tantôt calme, tantôt fort. Même s’il est impossible d’anticiper toutes les variantes, se créer des alternatives permet bien souvent d’obtenir de bons résultats. J’espère que ces quelques conseils vous donneront l’envie de pêcher les nombreuses rivières, petites, moyennes ou grandes, qui parcourent notre hexagone. Si vous avez d’autres questions concernant la mobilité en rivière, n’hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre page Facebook ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !
A bientôt,
Geoffroy Audouard