Quelles quantités amorcer pour pêcher la carpe ? 

Sans qu’il soit question du choix des appâts à proprement parler, l’amorçage reste toujours un sujet à débat. En effet on peut prendre une carpe avec à peu près tout. Mais comprendre sa pêche et être régulier nécessite forcément la mise en place d’une stratégie d’amorçage. Dans de précédents articles, j’avais évoqué les amorçages au spot, les amorçages de zone, ou même les préamorçages. Aujourd’hui nous allons nous consacrer un sujet complémentaire. À savoir, quelle quantité amorcer pour pêcher la carpe ?

En mettre mais pas en enlever !

Derrière cette phrase si simple, se cache probablement l’élément le plus important quand on parle d’amorçage. En effet , si cela paraît évident pour tout le monde, nous sommes nombreux à parfois oublier cet adage. Il faut comprendre que quand on amorce seulement quelques appâts, on est susceptible d’intéresser un poisson et potentiellement de le capturer. Mais si votre spot est nettoyé, et que vous n’avez pas eu de touche, on se retrouve à pêcher en single hook bait.

 À l’inverse, quand on amorce jusqu’à plusieurs kilos sur un spot, il y a des chances d’intéresser plusieurs poissons. Dit comme ça, pourquoi ne pas amorcer lourd constamment ? Pour la simple et bonne raison qu’en amorçant beaucoup, votre esche se retrouve seule parmi de très nombreuses autres. La probabilité qu’un poisson s’intéresse spécifiquement à cette esche est donc plus faible. Et si peu de poissons s’intéressent à votre spot, vous passez probablement à côté une capture. 

Il faut donc trouver constamment le juste curseur entre trop et trop peu pour maximiser ses résultats. Optez pour une stratégie de rappel est certainement plus judicieux. L’idée ici est de rajouter quelques appâts de façon régulière. Quand on ne sait pas quelle quantité amorcer, cela permet de ne pas saturer son coup tout en garantissant une attractivité continue même dans le cas où un poisson serait passé et ne se serait pas piqué.

Oui, mais comment le savoir ?

J’ai jamais simple de savoir quelles quantités amorcer. En effet, cela dépend pour beaucoup du cheptel de carpe d’une part. Mais aussi de l’intégralité des poissons blancs ou autres nuisibles susceptibles d’être intéressé par vos appâts. Je serai curieux d’ailleurs de savoir sur un amorçage de 5 kg par exemple combien sont réellement consommés par des carpes. Et combien servent plutôt à nourrir les autres poissons. 

À vous donc de bien connaître le lieu que vous pêchez. Et surtout de tester différentes approches sur différentes cannes ou au fil de vos pêches. En effet, c’est en variant les approches que vous pourrez comprendre un peu les dynamiques sur une eau précise. Sur certaines Cannes, tenter par exemple de n’amorcer que quelques appâts. Sur d’autres, créez des spots un peu plus chargés pour confronter les résultats. Tant que possible, essayez de déceler toute activité halieutique. Des tirées sur les bannières, quelques bips intempestifs, des appâts rongés voir carrément disparus, … Nombreux sont les signes qui vous permettent de vous faire une idée de ce qui se passe pour votre amorçage ! 

Sur les lieux où l’utilisation d’une embarcation est autorisée, même en créant un spot témoin en bordure, vous pouvez vous munir d’une caméra subaquatique ou d’un aquascope afin de visualiser au fil du temps l’évolution de votre amorçage. C’est une très bonne façon de se rendre compte comment évolue le spot et ainsi de savoir quelles quantités amorcer! 

Quelles quantités amorcer en fonction des appâts ? 

Il faut évidemment tenir compte du type d’appât que vous utilisez au moment de se demander quelles quantités amorcer. Par exemple, il y a fort à parier qu’1 kg de maïs doux au fond de l’eau résistera moins longtemps qu’1 kg de bouillette en 24 mm. Et c’est à mettre en corrélation avec vos observations concernant la quantité de poisson blanc et ou de nuisibles. 

De la même façon, prenez le temps de réfléchir aux appâts que vous utilisez pour l’amorçage. Quand on ne connaît pas un lieu, mixer différents types d’appâts peut être une solution pour créer une zone suffisamment conséquente en termes de quantité amorcée, sans nécessairement saturer le spot. Par exemple, vous pouvez sur un spot amorcer 200 ou 300 g de bouillettes, et compléter par le double de proportion de particules. Mais doux, chènevis, blé, les possibilités sont nombreuses. Aussi, si les poissons blancs se jettent sur les plus petites particules cela peut laisser le temps aux carpes de rentrer sur l’amorçage.

C’est d’ailleurs souvent la stratégie que je mets en place quand je ne connais pas un lieu point cela me permet d’avoir de l’information sur ce qu’il se passe sous l’eau sans risque de saturer mon spot et en me laissant la possibilité de procéder une pêche de rappel par-dessus. Les quantités peuvent évidemment être adaptées en fonction de vos habitudes ou envies du moment elles ne sont données qu’à titre indicatif.

Prendre en compte tous les facteurs pour savoir quelles quantités amorcer

J’ai volontairement gardé ces aspects pour la fin. En effet, quand on souhaite savoir quelle quantité amorcée il faut regarder l’intégralité du prisme. J’ai parlé précédemment des différents cheptels piscicoles mais j’ai laissé de côté d’autres aspects. 

La pression de pêche est un paramètre à ne pas négliger. Il faut surtout savoir prendre le contre-pied des habitudes locales. Si vous constatez sur une eau que la plupart des pêcheurs amorce de très petites quantités, faire totalement l’inverse en amorçant lourd, même si cela implique probablement d’attendre les premières touches davantage, peut-être une solution pour mettre les poissons en confiance. L’inverse est évidemment vrai, sur les eaux où tout le monde a tendance à avoir la main lourde, pratique une stratégie minimaliste, parfois même simplement avec un seul stick, peut apporter son lot de touches.

Et en rivière ? 

Je finirai cet article en parlant du cas spécifique des rivières. Si je ne reviens pas sur la quantité de poisson blanc, souvent importante, le courant n’est pas à négliger. En effet, selon leur granulométrie, vos appâts peuvent dévaler le courant au fil des heures. Cela vous oblige de fait à réamorcer régulièrement. Mais également à réfléchir plutôt sur une approche de zone au risque que votre spot initialement prévu passe ensuite plusieurs mètres de long. Pensez donc dans ces cas-là à adapter le type d’appât utilisé pour rester en adéquation avec votre stratégie.

L’amorçage est un sujet aussi vaste que complexe. Il dépend des eaux qu’on pêche , de leurs cheptels, des nuisibles, des moeurs des poissons, … mais une chose est sûre, c’est un sujet qui nous concerne tous. Et qui est constamment remis en question en fonction des conditions. Aussi, si vous avez d’autres questions pour vous aider à choisir quelles quantités amorcer ou si vous souhaitez quelques conseils, n’hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre page Facebook  ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !

A bientôt,

Alban Meunier