Amorçage à long terme – Partie 2
L’ALT – Amorçage à long terme.
Dans un précédent article, j’avais évoqué avec vous l’amorçage à long terme, aussi appelé ALT. Dans ce second article, le dernier de cette série dédiée aux stratégies d’amorçages, je voulais revenir avec vous sur les différentes possibilités d’amorçage d’accoutumance à long terme. En effet, si j’avais généralisé la façon de faire dans le premier article, des variantes sont possibles. Découvrons-les !
Un amorçage scalable
J’ai souhaité orienter cette classification en fonction de la superficie amorcée. En effet, si l’approche reste semblable, l’idée de base n’est pas franchement la même en fonction des étendues qu’on amorce.
Quand on parle d’amorçage à long terme, on pense donc à la notion de durée. Pour autant, on n’évoque pas la superficie de cet amorçage. En effet, il est possible de réaliser une telle campagne d’accoutumance à des échelles diverses. De la totalité d’un plan d’eau à des spots amorcés pendant plusieurs mois, tout est possible et peut être rentable. Comme évoqué dans l’article précédent, le tout est de bien connaître l’activité des poissons.
Le plan d’eau entier !
Sur des eaux de petites superficies, il est tout à fait envisageable d’amorcer l’intégralité du plan d’eau. Et ce, sans pour autant que cela représente des quantités colossales d’appâts. En effet, le but ici est de répartir des appâts un peu partout. De façon unitaire à par micro-spots de quelques bouillettes, l’objectif est que les carpes s’habituent à ces appâts à proprement parler. Remplacer la nourriture naturelle n’est à mes yeux qu’un doux rêve. Mais apporter un complément à cette nourriture endogène via nos appâts, suffisamment longtemps pour que ce complément fasse partie intégrante du régime alimentaire, peut permettre d’annihiler toute méfiance des poissons vis à vis de nos esches.
En procédant de la sorte, on s’enlève la notion de zone d’amorçage puisque les poissons auront l’habitude de trouver des appâts un peu partout sur le plan d’eau. Cela peut être relativement pratique quand on n’a pas forcément de poste préférentiel ou face à des poissons qui bougent beaucoup en fonction des saisons. C’est aussi intéressant si le plan d’eau est relativement péché puisqu’on s’épargne le stress de voir le poste amorcé et occupé. Néanmoins, en cherchant à amorcer (très) large, chaque amorçage est beaucoup plus contraignant puisque plus long.
L’amorçage à long terme sur une zone
C’est probablement la façon de faire la plus répandue quand on parle d’ALT. On cible une zone d’un plan d’eau, d’un lac ou d’une rivière et on amorce régulièrement. Hormis l’aspect acclimatation des poissons sur les appâts, on cherche ici à concentrer des poissons de façon récurrente sur la zone amorcée pour optimiser nos chances de les trouver là lors de nos pêches.
On restreindra donc l’amorçage sur la zone qu’on souhaite pêcher, à portée de canne par exemple. C’est à titre personnel ce que j’avais mis en place sur une gravière lors d’une campagne d’amorçage à long terme de plusieurs mois. Et je n’ai pas à rougir des résultats sur mes pêches même si les plus gros sujets de la gravière m’ont échappé. J’ai quand même eu la chance de capturer de nombreux poissons.
Si cette approche a un côté pratique puisque l’amorçage en lui même est plutôt rapide à chaque fois, au cobra par exemple, elle possède deux inconvénients à mes yeux. D’une part, on est jamais sur que la zone amorcée ne soit pas pêchée par quelqu’un d’autre quand on arrive sur place. A réserver donc selon moi à des périodes où la fréquentation est faible ou alors à des lieux peu pêchés.
Par ailleurs, sur des eaux de superficie conséquente, ou même les eaux courantes, on reste tributaire du déplacement des poissons. Il faut donc opérer ce genre de stratégie d’amorçage quand on connaît vraiment les mœurs des poissons. Et combiner le tout avec du bon sens en évitant par exemple un ALT à l’automne sur les zones de fraie par exemple pour caricaturer.
L’amorçage à long terme au spot, c’est possible aussi !
Il existe une autre façon d’envisager les amorçages à long terme. Mais c’est très certainement réservé aux eaux qu’on connait vraiment sur le bout des doigts. Yann, de l’équipe Prowess, procède notamment de la sorte sur son lac de coeur. En effet, au fil des années, il a fini par découvrir certaines zones où se tiennent régulièrement des poissons. Bien sur, ces petites zones évoluent pour certaines au fil du temps et il faut chaque année s’adapter. Néanmoins, il y a de grandes tendances qui se dégagent. Aussi, lors de chacun de ses passages sur le lac, nombreux à la belle saison, il dépose des petites quantités d’appâts sur certains spots connus. Peu importe s’il a prévu de les pêcher prochainement ou pas, les postes sont amorcés pendant plusieurs mois.
Lorsqu’il vient sur le lac pour pêcher, il a alors le choix des spots à tenter. C’est d’ailleurs pourquoi il opte le plus souvent pour une approche mobile, se déplaçant de spot en spot afin de toucher rapidement des poissons une fois que les montages sont pêchant. Et force est de constater, au vu de ses résultats, que son approche est payante !
Soyez logiques !
Pour conclure cette série d’articles sur les stratégies d’amorçage, il y a une chose qui prime sur tout le reste. La logique !
On évitera des amorçages inconsidérés si on est pas sur de pouvoir pêcher la zone par exemple. De même, si on amorce toujours avec les mêmes appâts, évitez d’en escher d’autres. Oui, cela peut paraître bête dit comme çà. Mais quand vous eschez une pop-up sur votre ALT, qu’en est-il réellement ? Pendant des mois, vous avez habitué les carpes à manger un certain type de billes, d’une certaine densité, sur le fond. Et là, vous présentez une flottante décollée… Je me permets de le dire comme ça car j’ai moi même fait ce genre “d’erreurs”. Force est de constater que les résultats ne suivent pas. Et dans un sens, c’est logique !
Vous l’aurez compris, l’amorçage à long terme peut se pratiquer de multiples façons. Libre à vous de l’adapter à vos situations et, surtout, à votre connaissance des lieux. En effet, il sera beaucoup plus performant une fois mis en place sur une eau connue, où on a une bonne idée des habitudes des poissons, plutôt que sur un lieu inconnu où tout reste à découvrir pour vous.
Si vous souhaitez avoir davantage de conseils en ce qui concerne cette approche, n’hésitez pas à venir en discuter avec les membres de l’équipe Prowess sur notre page Facebook ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !
A bientôt,
Alban Meunier