Capturer des carpes specimens

Dans un premier article, nous avons traité de la façon de définir les carpes spécimens. A partir de quel poids peut-on parler de ce genre de poissons. Et surtout, nous avons évoqué l’évolution du poids des poissons au fil du temps. Bien aidés par une augmentation de la nourriture naturelle, liée pour partie au réchauffement naturel, mais également de la nourriture exogène apportée par nous même, les pêcheurs de carpes. 

Comment prendre des carpes spécimens ? 

S’il existait une recette miracle, cela se saurait. Que les choses soient claires. Je ne vais pas me risquer à parler de stratégies pour capturer des carpes spécimens, d’une part car je ne pense pas être le plus légitime à ce sujet, et d’autre part car ces stratégies peuvent varier d’une eau à une autre. Néanmoins, il y a quand même à minima 2 facteurs à prendre en compte si vous souhaitez être réguliers dans la capture de carpes spécimens. 

Pêchez où il y en a ! 

Si de grands poissons nagent dans de plus en plus d’eau, force est de constater qu’il y a encore de plus en plus d’eaux où ce n’est pas le cas. Nombreuses sont les eaux où il n’y a pas de poisson de 20kg si on doit se fixer une limite. 

De fait, si vous voulez maximiser vos chances de capturer de grands poissons, il faut pêcher des eaux où ces poissons sont présents. Qu’il s’agisse de plans d’eau, de rivières, de lacs, …, peu importe. Mais il faut qu’ils soient présents. Et idéalement en nombre pour optimiser vos chances. De nos jours, les cheptels de la plupart des eaux sont connus ou à minima bien dégrossis. A vous donc de faire le bon choix en fonction de la destination qui vous motive.

Le temps de pêche ! 

Autre élément non négligeable, si vous voulez être “régulier” dans la capture de carpes spécimens, en plus des destinations de pêche, c’est le temps de pêche. Difficile de s’imaginer régulier en ne pêchant une eau que de façon occasionnelle. Il est évident que vous pourrez, par opportunisme couplé d’un peu de chance, toucher un ou plusieurs gros poissons. Mais pour vraiment gagner en régularité, il n’y a que l’investissement qui paye. Consacrer du temps à une eau est certainement la meilleure chose à faire si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté pour toucher les gros sujets. 

Cela passe par un maximum de temps de pêche effectivement, mais aussi, quand cela vous est possible, la mise en place de campagnes d’amorçage sur les zones identifiées comme clés. Evidemment, ce genre de campagne a un coût, temporel mais aussi financier, mais le jeu en vaut la chandelle ! 

Les carpes spécimens des eaux aux cheptels limités 

Pour faire écho au premier article écrit à ce sujet, il est aussi possible de capturer les carpes spécimens de certaines eaux où il y a peu ou pas de très gros poissons. Dans ces cas-là, une carpe de 20kg peut être, par exemple, un véritable spécimen. J’ai en tête un barrage du Massif central, peuplé à 90/95% de communes de moins de 12kg. Pourtant, parmi les 5%, il y a au moins une dizaine de miroirs d’un gabarit généreux ! Dans ces cas-là, au vu du cheptel global du barrage de plusieurs centaines d’hectares, on peut, il me semble, parler de véritables spécimens !

Il existe certainement encore davantage d’eaux avec des cheptels “normaux” mais qui contiennent une ou quelques rares gros têtes. Peut-être, au yeux d’autres pêcheurs, que vous ne passerez pas pour un “spécimen hunter”. Mais est-ce si grave que ça ? 

A mes yeux, il est bien plus difficile de cibler un ou deux poissons particuliers que de chercher à enchaîner les 20+ ou 25+ dans une eau qui en contient énormément ! C’est d’ailleurs un peu la même chose en rivière. En effet, la plupart des rivières (sauf cas très particulier) sont composées d’un cheptel pyramidal avec, de fait, peu de gros sujets. 

D’une manière générale, sur les rivières que je pratique, on prend encore régulièrement des poissons de 19/20. Les 21 sont déjà un peu plus rares. Les 22 encore plus, … Cela donne une bonne idée de ce que sont des carpes spécimens dans ce genre de cas. Quand on prend donc des poissons entre 25 et 30kg, on peut presque parler de poisson d’une vie! 

Les limites de la traque des grandes carpes.

La recherche de ces grands poissons n’est pas sans contrainte pour le pêcheur. J’évoquais un peu plus haut l’investissement temporel et financier que cela peut représenter mais ce n’est pas tout. D’autres limites peuvent impacter votre pêche. Si certains arrivent à composer avec, pour d’autres c’est rédhibitoire. A vous de voir quel est l’impact de ces contraintes sur votre passion !  

La sur fréquentation

C’est probablement la conséquence la plus fréquente des eaux où nagent de gros poissons. En effet, une grande majorité des pêcheurs sont à la recherche de carpes spécimens. De fait, les eaux à gros sujets sont souvent prises d’assaut en toutes saisons, que ce soit par les pêcheurs Français ou étrangers. 

Sur les grandes eaux, ce n’est pas forcément trop impactant puisque la superficie est telle qu’il y a toujours des possibilités pour s’installer et construire sa pêche comme on le souhaite. Mais, sur ces petites eaux, cela se complique forcément. Trouver une dizaine d’équipes ou de pêcheurs sur une gravière de 50 hectares par exemple, c’est l’assurance de tomber sur des poissons méfiants et qui n’auront, de fait, pas un comportement naturel. Et encore, si toutefois vous réussissez à trouver un poste libre ! 

Si vous préférez votre tranquillité, je ne peux que vous conseiller d’éviter ce genre d’eaux, quitte à faire abstraction de la capture de carpes spécimens. Ou alors, reportez ce genre de pêche sur des périodes plus calmes. L’hiver par exemple est une bonne solution. Certes, c’est moins agréable pour le pêcheur. Mais, les poissons sont de plus en plus actifs avec les eaux qui se réchauffent au fil des années. Il y a donc de belles pêches à faire ! Et surtout en étant tranquille, sans cette sur fréquentation de pêcheurs. 

Le mental du pêcheur de carpes spécimens

Il est primordial d’avoir un gros mental quand on traque les carpes spécimens. En effet, toucher ce genre de poissons, comme leur nom l’indique, est quelque chose de rare. Il faut donc accepter de multiplier les captures avant d’avoir la chance de tomber sur une grosse carpe. Ou, inversement, être en mesure de pêcher de longs jours et nuits dans l’attente d’une hypothétique touche. 

Il faut être capable de ne rien lâcher. De se tenir à sa stratégie et sa ligne directrice. Au risque de passer à côté de sa pêche si on a changé trop tôt de poste ou d’approche. Ce n’est pas un hasard si la plupart des “specimen hunter” pêchent de façon statique. Ils mettent en place un amorçage sur une zone qu’ils estiment clé et attendent. A titre personnel, j’ai trop la bougeotte pour me lancer dans ce genre de pêches. Et pourtant, c’est largement bénéfique quand on cherche les grandes carpes ! 

Comme vous avez pu le voir, la pêche des carpes spécimens ne s’improvise pas. Tant sur les destinations de pêche, que sur l’investissement temporel et financier nécessaire. Se pose aussi une question plus ouverte. Est-ce vraiment une fin en soi de prendre toujours plus de grosses carpes? N’y a-t-il pas un plaisir à prendre dans d’autres circonstances de pêche ? Chacun se fera sa propre réponse. Ce qui est sûr, c’est qu’il est important de ne pas négliger le simple plaisir d’être au bord de l’eau, derrière nos cannes !

Si vous souhaitez échanger avec les membres de l’équipe Prowess au sujet des carpes spécimens, ou tout autre sujet, n’hésitez pas à venir discuter avec eux sur notre page Facebook ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !

A bientôt,

Alban Meunier