Découvrir la pêche de la carpe en rivière

Découvrir la pêche de la carpe en rivière

Trop souvent la pêche de la carpe en rivière est considérée comme difficile ou trop contraignante pour la plupart des pêcheurs. Elle est souvent associée à de nombreuses contraintes comme le courant et les dérivants par exemple. En effet, il faut combiner avec ces éléments qui peuvent parfois compliquer la pêche. Pour autant, la pêche de carpe en rivière peut aussi être particulièrement plaisante, tant pour la puissance des combats que pour le côté inconnu de son cheptel ! Voyons comment partir à la découverte de ces eaux courantes !

S’informer sur les débits et choisir son poste

Des recherches à la maison

La première chose à faire, à mes yeux, pour débuter la pêche en rivière est de s’informer sur “l’état” de la rivière. Pour cela, de nombreux sites et applications sont disponibles. Ils vous permettent de suivre les débits mais surtout d’avoir un historique. Connectez vous par exemple sur https://www.vigicrues.gouv.fr/ et cliquez sur la zone qui vous intéresse. Choisissez ensuite la station de mesure en amont de la zone que vous comptez pêcher. Un graphique s’ouvre et il est possible de modifier l’échelle temporelle.

Par exemple, pour la station de Tournus située sur la Saône, on peut constater que le débit est passé d’une valeur inférieure à 200 m3/s à une valeur en date du 19/05 d’environ 700 m3s.

Il est également possible de trouver l’échelle de niveau de la rivière. Sur ce même exemple, on constate que le niveau est environ à 2.75m tandis qu’il est d’habitude inférieur à 0.5m. La rivière est donc plus de 2m plus haute qu’en temps “normal”.

Cet exemple est une bonne preuve de la nécessité de préparer sa pêche en amont pour ne pas se retrouver face à une rivière avec trop de courant. Le cours d’eau, sauf dans certaines rares zones, serait alors difficilement pêchable.

Et d’autres recherches une fois sur place

Une fois le créneau intéressant, il convient de choisir son poste. Certes, un repérage sur Google Maps ou Géoportail peut vous permettre de dégrossir et, surtout, de repérer les accès. Mais rien ne remplacera un bon repérage sur place. En effet, la rivière évolue au fil des années et des crues. Des postes disparaissent, d’autres apparaissent. Des arbres immergés peuvent aussi s’être échoués sur la zone convoitée initialement. Il est donc nécessaire de préparer sa pêche en venant repérer votre zone ou de consacrer les premières heures de votre session à cette tâche.

Il n’y a pas de zone type qui produira du poisson toute l’année. Un bon point de départ peut être de trouver un poste qui permet de pêcher différentes profondeurs mais aussi des zones d’herbiers et/ou d’obstacles. Ce faisant, vous mettrez un maximum de chances de votre côté en augmentant le nombre de zones où peuvent se nourrir les poissons.

Côté matériel, restez simples mais solides

On lit souvent de tout sur le matériel à utiliser en rivière. Une chose est sûre, la pêche de la carpe en rivière implique souvent des combats (très) violents. Il faut donc que votre matériel soit apte à encaisser ce genre d’évènements. En ce sens, privilégiez une canne puissante (3.25 ou 3.5 Lbs) et un moulinet solide avec un bon frein. Ces éléments vous permettront d’être en mesure de retourner les carpes qui voudraient prendre le courant ou foncer dans les obstacles.

Tresse ou nylon, à chacun son école. Mais pour ceux qui souhaitent utiliser du nylon, pensez à équiper vos cannes d’un mono-filament suffisamment solide. Un diamètre de 45 ou 50 cts semble être un minimum pour contrer les rush des poissons et limiter le risque de casse en cas d’accrocs. Pour les amateurs de tresse, n’oubliez pas d’équiper vos cannes d’une tête de ligne. En effet, que ce soit les arbres immergés, les roches mais surtout les dreissenes ou autres moules qui les recouvrent, ce sont autant d’éléments risquant de couper votre tresse au moindre accrochage. De fait, une bonne dizaine de mètres de tête de ligne, la W-Shock par exemple en 60 ou 70 cts vous permettra d’éviter ce genre de déconvenues.

Concernant les montages, il n’y a certainement pas de solution miracle mais une fois de plus, misez sur du solide. Laissez de côté des petits fluorocarbone ou les tresses gainées de petit diamètre. Préférez leur des matériaux très résistants. Dans la plupart des cas, un bon noeud sans noeud, que ce soit avec un matériau souple ou rigide, permettra de déclencher des touches, à condition que les poissons soient là ! Vous pouvez également utiliser des montages plus “techniques” à condition de ne pas mettre de côté la solidité.

Une multitude d’approches possibles pour pêcher la carpe en rivière

Concernant l’amorçage et l’eschage, il y a différentes écoles. Ceux qui misent sur des amorçages mélangés, à base de particules et de bouillettes par exemple, pour déclencher une activité alimentaire des poissons blancs, susceptible d’attirer les carpes par la suite. Et d’autres qui misent plutôt sur des amorçages à la bille pure, façon d’éviter justement d’attirer les poissons blancs et d’attirer “que” les carpes.

En rivière, et peut être plus qu’ailleurs, tout est possible. Il n’y a aucune approche qui serait, sur toute l’année, meilleure qu’une autre. Il suffit de comparer ses résultats avec d’autres amis qui procèdent différemment pour se rendre compte qu’en fonction des saisons, certaines approches sont largement plus prenantes et inversément.

Le paramètre silure

Néanmoins, même si tout est possible pour prendre des carpes en rivière, il est important de garder en tête le paramètre “silure”. Un amorçage qui aura attiré les silures aura probablement disparu dans son/leurs estomac(s). Faites vos expériences quant à la meilleure façon de limiter l’attraction du plus grand poisson d’eau douce. Personnellement, j’ai choisi de miser sur des approches à la bille pure principalement avec des billes fruitées. Sans parler des farines carnées qui, à mon sens, attirent les silures de plus loin, j’ai la sensation que les farines carnées et épicées attirent également beaucoup les poissons blancs. Dans ces cas là, bien souvent, les silures ne sont pas loin derrière ces attroupements.

Vous l’aurez compris, la pêche de la carpe en rivière n’a rien de très compliqué en soit. Il convient toutefois d’éviter certains écueils. Néanmoins, elle demande qu’on y consacre du temps et de l’investissement pour être régulier. Dans le monde de la pêche de la carpe aujourd’hui où la plupart des poissons de plan d’eau voire même de grands lacs sont connus, les rivières sont peut être les lieux où le cheptel reste le plus à découvrir. Alors n’attendez plus et foncez !

Pour les amateurs de vidéos, visionnez ou revisionnez une vidéo tournée par des membres de l’équipe dans les méandres d’un fleuve Français !

A.M.