Concevoir une ligne sécurisée, pour le bien être des poissons

Nous sommes de plus en plus nombreux à pêcher la carpe. Et de fait, les poissons sont de plus en plus sollicités. Si nous voulons à long terme (mais aussi à court terme d’ailleurs!) préserver nos camarades de jeu, il faut faire attention au maximum à elles. Cet article est le premier d’une série visant à vous faire réfléchir pour maintenir les poissons dans les meilleures conditions possibles. Ce premier article aborde donc le fait de concevoir une ligne sécurisée, et ceci du moulinet jusqu’à l’hameçon.

Une bouche maltraitée, victime de comportements peu enviables

Un constat bien malheureux

Cet article est le fruit de plusieurs réactions des membres de l’équipe. Peu importe le type d’eau pêchée, qu’il s’agisse de grand lac, de rivière ou de plan d’eau, privé ou non. Le fait est que nous retrouvons trop souvent des poissons qui trainent un hameçon, un bas de ligne, un leadcore, une tête de ligne ou même parfois des dizaines de mètres de fil. 

Il est évident qu’une casse peut arriver à tout le monde. Du plus novice au plus expérimenté, cela peut arriver. Néanmoins, en respectant certains principes “de base”, il est facilement possible de limiter notre impact sur les poissons.

Une sacrée bouche, mais jamais à l’abri d’un comportement irresponsable.

Minimiser les points de rupture sur notre ligne sécurisée

Pour certains, ce ne sera peut être pas l’élément n°1. Mais pourtant, le constat est simple, plus on a de points de rupture potentiels, plus on a de chance de casser. Quand je parle de point de rupture, je pense notamment à tous les nœuds. Certains font simple, avec un seul nœud au niveau de l’émerillon entre le corps de ligne et le bas de ligne. Pour d’autres en revanche, c’est tout l’inverse avec quatre voire cinq nœuds ! Si la tresse résiste plutôt bien aux nœuds, ce n’est pas le cas des monofilaments qui auront tendance à casser au nœud justement. 

Quand on cherche donc à concevoir une ligne sécurisée et cohérente, commençons donc par réfléchir à ce genre d’aspects. Combien de nœuds ? Combien d’éléments rattachés entre eux ?? Le plus simple n’est pas forcément le moins efficace ! Bien au contraire ! 

Ligne simple ne veut pas dire inefficace.

Faciliter l’éjection du plomb

L’éjection du plomb est un aspect dont on parle peu mais qui a pourtant son importance quand on cherche à concevoir une ligne sécurisée. En effet, si le plomb et son clip-plomb (ou un in-line) sont solidaires du bas de ligne, la carpe traînera avec elle constamment le lest. Je vous laisse imaginer le résultat si le plomb se coince entre 2 cailloux par exemple. De fait, tant que possible, faites en sorte que votre clip-plomb puisse s’éjecter de l’émerillon en cas de casse de votre corps de ligne. 

Le montage hélicoptère, une bonne solution pour limiter l’impact du plomb.

Bien sûr, je ne parle pas là du fait de perdre volontairement le plomb à chaque touche. Ne serait-ce que pour l’aspect écologique, c’est un non sens total ! Il est toutefois possible, si vous déposez à l’aide d’une embarcation, de perdre le lest à la touche ou lors du combat. Pour cela, remplacez le plomb par un caillou maintenu proche du clip-plomb à l’aide d’un élastique de gros diamètre ou un morceau de chambre à air. 

Choisir les bons diamètres de fil

Chaque situation de pêche requiert un matériel potentiellement différent. Il semble évident qu’il soit inconcevable de pêcher avec du nylon même de 30°° dans des eaux où des obstacles subaquatiques sont présents. Et ce, que ce soit en pêche de “loisir” ou en compétition. Et pourtant, bien souvent après des enduros ou autres challenges, on retrouve des poissons qui traînent derrière eux de longs mètres de fils. A titre personnel, j’y ai le droit chaque année après les enduros organisés sur la Saône sur ma commune. 

Bien réfléchir au diamètre au moment de préparer vos lignes !

Si cela semble évident pour certains d’entre nous, force est de constater que ce ne l’est pas pour tout le monde. A quoi bon pêcher avec des fils trop fins ou des matériaux pas adaptés? Faire de la touche pour ne convertir que 10% des départs ? Alors oui, peut-être qu’en baissant le diamètre, on arrivera à toucher quelques poissons supplémentaires. Mais à condition de le faire en toute connaissance de cause, et de l’environnement. 

Une carpe de grand lac qui trainait une grande longueur de nylon…

Supprimer les “laisses” sur votre ligne sécurisée

A propos des longueurs de fils que traînent certains poissons, en plus du diamètre du corps de ligne, un autre élément doit être évoqué dans cet article. Et c’est peut être le plus important tant l’impact pour les carpes peut être dangereux. 

La conception de votre ligne doit toujours être réalisée avec une résistance dégressive. C’est le bas de ligne qui doit jouer le rôle de fusible. Par exemple, pour une ligne réalisée entièrement en nylon, si le corps de ligne est en 30°°, le bas de ligne ne doit pas être en 40°°. La donne est légèrement différente avec un corps de ligne en tresse et l’utilisation de tête de ligne de gros diamètre. L’objectif de la tête de ligne est de compenser les risques de casse à l’abrasion propres à la tresse. Dans ce cas là, le bas de ligne doit toutefois être moins résistant que la tête de ligne. Auquel cas, le risque de laisser partir le poisson avec une laisse (comprenez bas de ligne + longueur de tête de ligne) est beaucoup trop fort ! 

Piqure propre dans bouche propre pour ce poisson d’un domaine privé.

Si vous avez des questions pour pêcher avec une ligne sécurisée et cohérente, et ainsi garantir le bien-être du poisson, n’hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre page Facebook  ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !

A bientôt,

Alban Meunier