Napper ses appâts

La pêche de la carpe offre une multitude d’appâts et de techniques disponibles, et combinables, permettant de capturer des poissons. Parmi celles-ci, on retrouve le fait de napper ses appâts. C’est une façon de se démarquer des appâts des autres pêcheurs, de modifier leur attractivité et parfois aussi de modifier leurs propriétés techniques en les durcissant par exemple. Dans cet article, découvrons les différentes façons de napper ses appâts, les avantages et les inconvénients de ces pratiques. 

Napper ses appâts pour augmenter leur attractivité

Le nappage des appâts a pour principal objectif d’augmenter leur attractivité. Cela peut être réalisé sur les esches exclusivement. Ou plus généralement sur tous les appâts de l’amorçage. 

Gustative et sensorielle

Quand on parle d’augmenter l’attractivité, on pense le plus souvent au fait d’augmenter l’appétence de nos appâts pour qu’ils soient détectés de plus loin par les carpes. L’objectif est donc de décupler l’intérêt de nos bouillettes vis-à-vis des poissons. S’il n’y pas de mauvaise utilisation, booster ces appâts avec des attractants liquides est d’autant plus intéressant sur des pêches rapides. Comme évoqué, il est donc possible de jouer sur le fait de booster tous nos appâts. Ou alors seulement l’esche dans l’optique d’intéresser plus facilement la carpe sur l’appât piégé. Ces liquides, solubles dans l’eau, vont se déplacer dans les couches d’eau pour favoriser la détection du signal gustatif pour les carpes.

Esches et appâts d’amorçage nappés !

Ce nappage peut être réalisé à l’aide de dips vendus dans le commerce par les différentes marques d’appâts. Vous pouvez aussi utiliser des produits plus génériques tels que des huiles (végétales, huiles de poisson, …) ou d’autres types de liquides (liquide de foie, corn steep liquor), … En bref, tout ce qui peut modifier l’appétence de vos appâts peut être utilisé, à condition de le faire dans des quantités cohérentes. 

Stimulation visuelle

Depuis une bonne dizaine d’années et sous l’impulsion notamment des compétiteurs, on retrouve sur le marché de nombreux attractants liquides qui permettent d’augmenter l’attractivité olfactive d’une part mais également visuelle. Ainsi, après immersion de ces appâts sous l’eau, un nuage de couleur se diffuse. Il est bien souvent issu de l’utilisation de fluorescéine dans ces liquides. Si cela n’aura pas de réel intérêt la nuit, cela peut susciter la curiosité des poissons en journée. Les résultats sont parfois surprenants. Ces produits liquides peuvent être utilisés sur les appâts de fond, ou les appâts flottants (zig compris). Il est possible de napper les esches en dernière minutes pour créer un nuage à court terme. Il est aussi possible de les tremper longtemps pour une diffusion plus longue. 

Stimuli visuel !

Napper ses appâts pour créer une croûte externe

Le nappage peut permettre de créer une couche externe (coating en anglais). Ceci permet d’une part d’augmenter l’attractivité d’une bouillette. Mais c’est aussi la solution pour créer un nuage de particules fines (et solubles en fonction des produits utilisés) sur votre amorçage. 

Pour cela, verser un produit liquide (le plus collant possible) dans vos bouillettes. Après avoir mélangé de façon à répartir le liquide sur tous vos appâts, ajoutez un produit sous forme de farine. Mélangez de nouveau. Au besoin, rajoutez du liquide ou de la farine. 

Attention toutefois ! Sauf si vous utilisez un produit très collant, la croûte externe formée sera dissoute à l’impact dans l’eau. Cela permet toutefois d’ajouter des micro-particules directement sur votre spot qui traverseront doucement les couches d’eau. A éviter en présence de courant, au risque d’une utilité très limitée ! 

Le coating a fait son travail !

Durcir ses appâts 

Il existe certains produits qui ont pour objectif de durcir les appâts tout en renforçant leur attractivité. A l’inverse des produits précédemment présentés, ils vont s’imprégner plus facilement dans les bouillettes, a minima sur les premier millimètres. La couche externe des appâts va se retrouver renforcée. 

Cela permet principalement de lutter contre les indésirables qui peuvent être nombreux. Il est évident que cela ne remplace pas l’utilisation d’un durcisseur directement dans les farines ou l’emploi de bâches ou de filets de protection. Mais cela permet de retarder un peu les effets des poissons chats, écrevisses ou poissons blancs. Ces types de liquides peuvent aussi s’employer comme dips “traditionnels” comme sur la photo ci-dessous.

Attention toutefois aux nuisibles.

La problématique principale à l’utilisation de liquide de nappage est probablement leur faculté à attirer les poissons blancs. En effet, si on cherche à augmenter l’attractivité de nos appâts pour capturer des carpes plus rapidement, elles ne sont pas les seules à être intéressées par cette manne de nourriture très attractive. Aussi, c’est à limiter (ou du moins à utiliser en connaissance de cause) sur des eaux où les gros poissons blancs, tels que les brèmes et les chevesnes notamment, sont nombreux. 

Pour faire écho au fait de ne napper que l’esche et non pas les appâts utilisés pour l’amorçage, cela trouve aussi rapidement ses limites quand les poissons blancs sont trop nombreux. Au risque qu’ils se jettent encore plus rapidement sur l’esche. Comme vous l’espéreriez si c’était une carpe. Je vous laisse vous faire votre avis mais, personnellement, je préfère limiter le nappage des appâts en présence importante de blancs, sur les rivières par exemple. 

Napper ses appâts pour se démarquer oui, mais pas tout le temps ! 

Si on cherche à résumer les paragraphes précédents, napper ses appâts doit permettre de se démarquer, de mettre en avant nos esches et/ou nos amorçages, … Mais attention justement à ce que ne soit pas contre productif. En effet, de plus en plus d’eaux sont soumises à une certaine forme de pression de pêche. Les poissons sont donc de plus en plus habitués à nos approches, nos amorçages, … Si les appâts nappés ont pu connaître leurs heures de gloire sur des eaux complexes et ont permis la capture de nombreux poissons, c’est probablement moins vrai aujourd’hui. 

Attention sur les eaux soumises à pression de pêche !

En effet, sur les eaux où la majorité des pêcheurs nappent leur appâts, ce n’est donc plus une solution pour se démarquer vis à vis des autres où vis à vis de la manne de nourriture habituelle puisque les poissons voient ce genre d’appâts toute l’année. Dans ce genre de cas, le nappage peut presque être contre productif si les poissons associent nos amorçages à un danger. Bien évidemment ceci n’est pas vrai de partout. Comme pour tout type d’approche, à vous de vous adapter en fonction des conditions rencontrées, que ce soit la pression de pêche, la saisonnalité, le cheptel, la quantité de nourriture naturelle présente, … 

Une plus value sur les eaux sauvages !

Si vous avez des questions concernant les façons de napper ses appâts, n’hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre page Facebook  ou en commentaires dans les vidéos de notre chaîne Youtube !

A bientôt,

Alban Meunier